Les poèmes de Mimish !

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Le premier a été écrit par Aimé Cesaire, il reprend un peu toute l'idéologie contre le colonialisme, et en même temps c'est symbolique de tout son travail de poète. Le poème est un extrait du très célèbre Cahier d'un retour au pays natal qui est achevé en 1938 (quand Cesaire a 25 ans environ !)

Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing énorme et la force n’est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l’audience comme la pénétrance d’une guêpe apocalyptique. Et la voix prononce que l’Europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences, car il n’est point vrai que l’œuvre de l’homme est finie que nous n’avons rien à faire au monde que nous parasitons le monde qu’il suffit que nous nous mettions au pas du monde mais l’œuvre de l’homme vient seulement de commencer et il reste à l’homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l’intelligence, de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons maintenant que le soleil tourne autour de notre terre éclairant la parcelle qu’a fixée notre volonté seule et que toute étoile chute de ciel en terre à notre commandement sans limite.

Ouah, ce poème est vraiment fort, je peux ressentir toute cette puissance s'émanant de ces mots! Malheureusement, les poèmes en prose c'est pas mon truc.
Je recherche si on peut trouver une certaine musicalité dans ces paroles !
(Conscience : Calme toi Yoshi ! Tu vas partir en lecture analytique sinon !
Yoshi: Oui, mais une oeuvre n'est pas faite pour être lu, mais pour être analysé !
Conscience : Rhô, savoure-moi ça au lieu de l'analyser@_@)
Sinon, je compose des poèmes moi de temps en temps

#FANNUMBERONEDEMIMISH

Le poème me plaît !
Ça me fait penser d'ailleurs que j'ai un petit livre de citations qui traine par là, ça me donne envie d'aller en lire quelques unes '^'
Ça a la forme d'un dictionnaire et à chaque mot correspond une ou plusieurs citations, il suffit de me demander et je vous en donne =P

Trop cool Prim' ! N'hésite pas à en mettre :p

Et merci à toi mon Yoshi

Le poème du jour est un poème d'Henri Michaux. C'est un poète que j'ai découvert un soir du 28 novembre dans un meeting contre le racisme.

Je m'en souviens comme si c'était hier : Christiane Taubira est debout, devant le pupitre, elle déclame un discours flamboyant sur la République. Et ses premiers mots évoquent ce poète qu'elle"lit volontiers mais [qu'elle] cite très rarement car c'est un poète profond mais que je vois comme pessimiste, tourmenté"

« J’hésitais à rentrer chez mes parents. Quand il pleut, me disais-je, comment font-ils ? Puis je me rappelai qu’il y avait un plafond dans ma chambre. « N’empêche ! », et, méfiant, je ne vou lus rentrer. C’est en vain qu’ils m’appellent maintenant. Ils sifflent, ils sifflent dans la nuit. Mais c’est en vain qu’ils usent du silence de la nuit pour arri ver jusqu’à moi. C’est absolument en vain. »

La première fois que j'ai lu ce poème, j'ai du le reprendre plusieurs fois, chercher à le comprendre plus profondément. En fait il est divisé en deux parties : D'abord il y a le premier paragraphe qui se concentre sur un souvenir, et le second est un retour au moment présent.

Dans un premier temps, il nous raconte donc un événement passé assez absurde : hésiter à rentrer chez soi quand il pleut ça semble déjà intriguant, mais en plus il ajoute qu'il n'y avait pas de plafond... Je pense pour ma part que c'est une métaphore de la famille : Si l'on reprend le schéma familial classique, le père (pater familias) est à la base de la famille, il est un mur porteur, une fondation. La mère contribue à renforcer la maison, et les enfants constituent le plafond, les fenêtres, les portes (bref tout ce qui donne vie à la maison). L'idée est que derrière ce modèle de la famille classique se cache l'idée qu'une famille doit être constituée d'un couple et d'enfants. Sans ça elle manque de vie.

Michaux, dans la première strophe, fait une sorte de critique de ce système, et en même temps il nous explique qu'il a sans doute été lui-même aussi un mauvais fils. Il forme donc une sorte de regret après la mort de ses parents. Une mort, d'ailleurs, que l'on comprend assez explicitement dans le second temps du poème où il nous parle de ses parents qui sifflent la nuit et qui le rappellent en quelques sortes à ses devoirs de fils.

C'est comme ça que je vois le poème :p

Le poème du jour est très connu, il est assez triste. La première fois que je l'ai lu j'ai eu beaucoup de mal à me détacher de la construction subtile mais classique qu'Hugo nous propose. Sa force, dans cette apologie du deuil est particulièrement troublante et peu de personnes restent insensibles à ce genres de mots.

Il est un poème fort, populaire et prenant d'où le fait que je vous le propose :p

Victor Hugo a écrit:

Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Demain dès l'aube je l'avais fait en première en français (comme tout le monde, j'imagine), mais je le connaissais avant. C'est fou comment tu te rends compte de choses quand une prof te met ce que l'auteur a voulu dire sous les yeux :/